Ce soir,
je me dirige dans la ville de Castres pour voir deux monuments de l'histoire du
reggae : Johnny Osbourne, il est l'un des rares artistes qui ont réussi à traverser
les périodes du reggae chez Studio One en passant par le rub a dub et
l'époque digitale avec un nombre impressionnant de hits en collaboration avec
tous les producteurs majeurs de toutes ces époques ; Lone Ranger, rare DJ
à avoir aussi de multiples hits chez Studio One, de gros succès pendant
la période rub a dub.
Les deux
artistes sont encore sollicités pour poser sur des nouvelles productions.
Après 1h30
de route, j'arrive au Lo Bolegason : une petite salle mais plutôt bien
faite avec une petite estrade où les
gens peuvent s'asseoir et un espace fumeur extérieur agréable perché loin de
toute habitation.
C'est le
groupe toulousain The Banyans qui est sur scène. C'est dans un style totalement
roots et agréablement joué que je découvre ce groupe. En regardant les
musiciens jouer, ils semblent chacun avoir vraiment un rôle solo dans la
musique sans créer une atmosphère de brouhaha où chacun essayerait de se mettre
en avant. Big up aux Banyans pour cette première partie.
Le
changement de groupe donnera un temps mort en attendant la suite de la soirée.
C'est avec une session de riddims classiques (Shang I Sheck, Real
Rock, Taxi) que le band prépare l'arrivée de Lone Ranger. La présence de
cuivres donne une puissance supplémentaire aux vibes. L'acoustique de la salle
est vraiment bonne et c'est avec plaisir que l'on peut écouter Ranger attaquer
ses classiques (Badda Dan Dem, Rose Marie, Can't Stand It) d'une
voix aussi percutante que sur ses meilleurs albums. Il donnera une courte
prestation avant de rapidement laisser place à
Johnny Osbourne qui nous donnera lui aussi les vibes des différentes périodes
reggae avec une voix profonde qui rend ses morceaux si intemporels. Il nous
interprétera assez chronologiquement certains de ses plus gros hits (Truth
And Right, No Icecream Love, Reason) avec, à plusieurs reprises,
l'intervention de Lone Ranger pour une partie DJ qui ajoute vraiment un plus au
show.
Le show
finira par des hits digitaux de l'écurie Jammy's et Digital B.
avec deux rappels qui prouvent que le public a été conquis de pouvoir voir deux
grands messieurs du reggae. Respect à ces deux artistes et leurs carrières.
J'ai à
nouveau voyagé dans toutes les périodes du reggae. C'est toujours un plaisir de
revoir ces artistes. Je rentre plein de bonnes vibes.
Cependant,
deux bémols sont à noter :
- Pourquoi
Talowa, organisateurs toulousains n'ont pas su trouver une date à Toulouse pour
ces deux géants du reggae ?
- Pourquoi
le service de sécurité s'est senti investi d'une mission de répression alors que
l'ambiance était si chaleureuse ? Les instructions étaient plus que
futiles (interdiction de photographier même sans flash, un relais de vigiles
postés dans l'espace fumeur, une sortie définitive malgré le ticket de
concert...). Je pense que c'est ce sentiment de surveillance qui peut au
contraire créer une attitude de tension. Je ne viens pas voir des concerts pour
semer le trouble et je n'aime pas payer une soirée où je me sens épié et limité
d'exprimer mes vibes positives que les artistes me procurent.
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