Cette
année est la première édition de l'Exodus festival à Toulouse.
Au
programme, quatre soirées mais je n'assisterai qu'à deux. La première soirée du
festival s'est déroulée au Connexion Live. C'est Ed de Bam Salute and Friends
qui a entamé la soirée avec un live simultanément diffusé sur CampusFm entre
20h et 22h. J'ai été invité par Ed à animer avec lui ce live. Le public est
arrivé petit à petit. A nous deux, nous avons joué un peu plus d'une heure avec
des sons plutôt roots et instrumental afin d'introduire l'arrivée de la
chanteuse Alam vers 21h30.
Les auditeurs de CampusFm ont pu profiter d'une interview d'Alam avant la fin de l'émission et le début de son show. Cette première partie de soirée a été basée sur le concept radio-live.
Alam
est une chanteuse bordelaise qui est accompagnée de deux guitaristes. On a pu
assister à une belle prestation acoustique avec une belle voix et de bons
musiciens mais cela reste pour moi sans punch et assez léger. Dommage que tout
son groupe n'ait pas pu faire le déplacement... A la fin de son show, le public
est réceptif mais pas euphorique.
Juste
le temps de s'installer et c'est le chanteur jamaïcain Omar Perry qui continue
la soirée. A la différence d'Alam, l'artiste est venu avec un groupe, ce qui
fera considérablement monter l'ambiance. Les gens commencent enfin à se
rapprocher et à danser. L'artiste joue de son digne héritage en reprenant des
versions de son père Lee Perry, mais il garde son identité et sait être au goût
du jour en toastant et chantant sur d'autres riddims propres à lui. Il a mit le
feu au Connexion Live. J'ai adoré son show !
La
soirée devait se terminer sur la prestation bouillante d'Omar Perry mais la
direction nous a autorisé à jouer jusqu'à 2h30 car le lendemain est le 1er mai. Avec
Ed, nous reprenons les platines. Dure tâche de faire rester les gens et de
continuer à les faire danser. Contrairement au début de soirée qui était
« radio live », là c'est sur une prestation sound-system que nous
allons clôturer cette bonne soirée. Je
prends la main en commençant toujours par des sélections roots avec des
versions de Lee Perry chantées par différents artistes bien connus du
public : Sizzla, Capleton, Yami Bolo... Toujours strictly vinyl ! Le
public semble accrocher, la salle reste comble et les gens dansent. Nous avons
continuer en alternant avec Ed sur des news jusqu'à des sélections
hiphop-ragga.
Le
quota de vibes est plus qu'atteint pour moi ! Une très bonne soirée et
thanks à Ed pour son invitation.
A
l'affiche du vendredi 2 mai, BlackOut sound pour le warm up puis Tuff Lions,
Naâman, Johnny Osbourne et Echo Minott backés par Fatta du Soul Stéréo sound.
La soirée se passe au Bikini.
Il y
avait peu de gens à l'ouverture des portes. BlackOut entame la soirée avec des
sélections new roots puis crescendo ils arrivent à une session dancehall
alternatif qui réveillera vraiment le public du Bikini. Big up à Massa pour son
énergie communicative qui a fait jump up les massives.
C'est
après ce bon warm up qu'est arrivé le groupe toulousain Tuff Lions. Leur style
est totalement roots, j'ai trouvé ça agréable à écouter ; avec des
reprises que j'ai tout particulièrement apprécié comme « Jah works »
des Gladiators et « Exodus » de
Bob Marley.
C'est
ensuite à Naâman d'arriver sur scène, il fait partie de la nouvelle scène
française du reggae. Le public semblait l'attendre bien plus que moi qui le
découvre seulement. L'ambiance devient plus animée, le public est plus réactif.
Naâman mélange aussi bien le chant et le toast que l'anglais et le français.
J'ai trouvé ça franchement efficace et agréable à écouter mais ça reste pour
moi sans surprise, sans risque. La recette efficace du new roots qui marche en
ce moment auprès du jeune public... Cela me laisse interrogatif sur son vécu.
Place
aux artistes jamaïcains qui, pour moi, sont des valeurs sûres ! Ils sont
tous les deux backés par Fatta aux platines CD. C'est Echo Minott qui débute
avec ses hits des 80's. Je le trouve motivé, bien dans sa performance mais le
public n'est pas aussi enthousiaste que pour Naâman. Le jeune public connaît-il
Echo Minott ? Il finira son show par des sons dancehall des 90's avant de
laisser la scène à Johnny Osbourne.
Les
massives ont l'air plus réceptifs et je suis surpris par sa voix qui est restée
très claire malgré son age et contrairement à d'autres artistes qui ont perdu
en qualité de voix au fil des années. Il enchaîne hit sur hit mais, pour moi,
trop vite ! Peu d'interactions avec le public. J'ai eu la sensation que
Johnny Osbourne était venu faire le boulot mais sans trop d'intérêt pour le
public toulousain. Comparé à la fois où je l'avais vu à Castres, je préfère le
voir avec un band plutôt qu'avec un backing sound system sans l'ambiance que
représente le sound system...
Fatta
du Soul Stéréo jouera vers 4h30 une dizaine de dubplates du sound pour pouvoir
s'exprimer, représenter Soul Stéréo et remercier le public toulousain.
C'est
le BlackOut qui clôtura la soirée mais malgré l'envie de rester, je sens qu'il
est temps pour moi de partir. Cette soirée me laisse satisfait et plein de
bonnes vibes.
Un
bémol cependant sur appellation « festival » qui, pour moi, n'a pas
été ressentie. Un festival de 4 jours en plein air avec des animations la
journée, des stands et le tout au même endroit est, pour ma part, ce que l'on
appelle un festival. La première édition de l'Exodus Toulouse Festival a plus
été pour moi une succession de 4 soirées qui se sont déroulées dans 3 lieux
différents et qui reste limité au public toulousain.